6. La vie mondaine, les bains et les cures
De tous temps, il a existé en Occident des stations balnéaires. L’inactivité forcée des curistes encourage une vie de loisirs paisibles : les concerts sur les kiosques auront dans ce sens un grand succès au 19e siècle.
Citons ainsi quelques plages qui furent à la mode à cette époque : Cabourg et Biarritz en France, Brighton et Folkestone en Angleterre.
N’oublions pas en France les villes d’eau de Vichy, de Contrexéville ou de La Bourboule ; en Belgique, la célèbre ville de Spa.
A l’étranger, on retrouve Baden-Baden (Allemagne), Mariánské Lázné (Tchéquie) (anciennement Marienbad).
7. Les Kiosques à danser
Ces kiosques se retrouvent en Thiérache française. Très surélevés, ils ne laissent la place que pour quelques musiciens qui animent le bal depuis leur podium. Les premiers kiosques à danser étaient construits en bois, puis en fer forgé, à partir de 1870 l’époque industrielle favorisa la fonte et l’acier. On dénombrait une centaine de kiosques dans l’arrondissement d’Avesnes au début du 20e siècle. Il en reste aujourd’hui une vingtaine. Citons les kiosques de Trélon, Cartignies, Floursies, Dourlers, Le Favril….
8. Suite de l’histoire architecturale
Comme nous l’avons dit, le kiosque en fer et fonte se maintient et semble renaître actuellement.
Ce phénomène se constate en France notamment à Salon-de-Provence, Montélimar ou Feyzin.
Sur notre site, vous le vérifierez aussi en visitant les villes de Rixensart ou les nouveaux kiosques construits en région de Bruxelles (Forest ou Watermael-Boitsfort).
Simultanément, le kiosque en bois hérité du 18e siècle a toujours subsisté. Les plus anciens sont Laval (France), ou Baden-bei-Wien (Autriche). De même les kiosques en maçonnerie, pierre et brique, ont toujours existé à travers le 19e siècle.
Les méthodes de construction vont se modifier profondément dans l’entre-deux-guerres. En effet, l’Art Déco réalisera des kiosques en béton. Certains manquent d’originalité. Ceux de Grasse, Maroilles ou Pointe-à-Pitre méritent pourtant une mention. Citons aussi les kiosques faussement pittoresques en ciment armé qui imitent des branchages et rondins : comme à Malmedy (Belgique) ou La Ferté-Macé (France).
Depuis 1945, on voit apparaître des kiosques en forme de conque. Le public qui fait face à ce bâtiment de concert en plein air bénéficie souvent d’une acoustique plus soignée, à Vittel (France) notamment.
On retrouve surtout ce modèle dans les pays nordiques et germaniques : Konstanz (Allemagne) ou Linz-an-der-Donau (Autriche) mais aussi aux Etats-Unis où l’on a parfois des auditoriums très grands comme le Hollywood Bowl ou celui de San Francisco.
Enfin les architectes de certains kiosques récents ont pris une option résolument audacieuse, voire futuriste : à Saint-Quentin (France, disparu), Alicante (Espagne), le kiosque du Ranelagh à Paris ou celui d’Alberta au Canada qui a vraiment la forme d’un coquillage entrebâillé.
9. L’avenir du kiosque à musique
Après ce bref panorama historique du kiosque à musique, il importe de s’interroger sur son avenir. Les nouvelles constructions que l’on a vu fleurir en France, mais aussi dans Bruxelles et ses environs, en Allemagne ou aux Pays-Bas ne suffisent pas à inspirer l’optimisme. Encore faut-il que ces constructions soient utilisées pour des concerts en plein air.
Le rôle des conservatoires et académies de musique est peut-être de ne plus déprécier, voire de favoriser la musique de fanfare et d’harmonie. Il appartient aussi aux compositeurs contemporains de ne pas négliger les musiques pour les concerts en plein air. Les organisateurs d’événements musicaux, de festivals et d’autres manifestations en plein air doivent rester attentifs à utiliser ces édifices dans le cadre de leurs manifestations. Le contre-exemple est un podium que nous avons vu naguère installé dans un parc, à 30 m d’un kiosque à musique.
A contrario, un bon exemple est l’utilisation actuelle du kiosque pliant de Bruxelles.
Pour les nouveaux kiosques, il s’agit peut-être d’être audacieux et de concevoir l’édifice en tenant compte des contraintes actuelles de sonorisation et d’éclairage artificiel.
Souhaitons que ces édifices qui meublent nos parcs allient désormais la beauté et un rôle de musique vivante.
Micheline Casier – Vanden Bemden, mars 2006 – mise à jour novembre 2014.