Histoire

4. Le rôle de la bourgeoisie nationaliste

Les révolutions bourgeoises de 1830 ont touché toute l’Europe. Les mentalités ont changé. La grandeur du pays était symbolisée par l’industrie qui se généralise et par les colonies dont la plupart des pays occidentaux se pourvoient.
Cela va de pair avec une glorification de l’armée. Les musiques militaires connaissent de ce fait un grand succès. Elles doivent toucher la population pour encourager les sentiments patriotiques. Les défilés et les concerts sur les kiosques à musique sont l’occasion pour l’armée de développer des relations publiques avant la lettre. Notre site présente par exemple certaines cartes postales anciennes où joue une musique militaire joue sur le kiosque : DouaiAjaccioToulon.
Dans les colonies aussi, les musiques militaires trouvent un terrain pour s’exprimer : les Européens ressentent ainsi leur solidarité loin de la mère-patrie et montrent de façon pacifique aux indigènes leur puissance coloniale. Certaines cartes postales anciennes en témoignent; citons :
En Afrique : en Algérie (Alger, Blida, Oran), au Maroc (Casablanca).
En Asie : au Viêt Nam (Hanoï et Saigon), en Inde (Calcutta).

Calcutta

 Les émigrants aussi exportent leur façon de vivre. Les kiosques à musique expriment leur nouvelle prospérité. C’est ainsi que l’on trouve de superbes kiosques au Mexique (Oaxaca, Guadalajara ou Veracruz), au Brésil (Belém do Pará), en Equateur (Guayaquil) ou à Santiago de Cuba. Il faut assimiler à ce phénomène l’apparition des kiosques aux Etats-Unis (en Californie, au Massachusetts (Boston), en Ohio, …), et dans des pays tels que la Nouvelle-Zélande (Auckland) et l’Australie (Adelaïde).

5. Le rôle de la bourgeoisie capitaliste

Guise

Guise

A partir du moment où le capitalisme est devenu moins sauvage dans les formes, certains patrons, idéalistes comme Jean-Baptiste-André Godin, ou simplement plus adroits, se sont rendus compte qu’il n’était pas inutile de faire certains investissements au profit du personnel : c’est l’apparition des premières écoles techniques créées par les maîtres de forges, des jardins ouvriers et des fanfares. Le but de ces initiatives, c’est d’occuper les ouvriers pendant leurs loisirs afin qu’ils ne développent pas d’actions qui pourraient devenir subversives. Ces ensembles musicaux ouvriers devaient forcément se produire pour avoir une finalité.
C’est ainsi qu’existent encore aujourd’hui les kiosques du phalanstère de Guise (Aisne-France) et celui du Bois-du-Luc (Hainaut-Belgique).

Lorsque la classe ouvrière commencera à créer des mutuelles et à se politiser, il existera souvent dans la même localité industrielle plusieurs sociétés musicales ; la libérale, la catholique, la socialiste. Parfois cela correspondra à une multiplication des kiosques dans la même localité.